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BLOND Ninon

BLOND Ninon
Catégorie
Coordonnées

Laboratoire Archéorient
Maison de l'Orient et de la Méditerranée 
7, rue Raulin, F-69365 Lyon cedex 07
E-mail : ninon.blond@ens-lyon.fr

Thèmes de recherche

Paysages, géoarchéologie, paléoenvironnements, terrasses

Directeur de thèse

Yann Callot

Thèse soutenue

Dynamiques sédimentaires holocènes et terrasses agricoles dans les montagnes du Tigray oriental (Éthiopie). Évolutions, trajectoires et fonctionnement d’un paysage palimpseste depuis 8 500 ans

Etudié depuis 2010 par la Mission de recherches archéologiques et épigraphiques sur la civilisation dite « pré-axoumite », dirigée par Iwona Gajda (CNRS, UMR 8167 Orient & Méditerranée), le site de Wakarida présente la particularité d’être situé au nord du plateau du Tigray (nord de l’Ethiopie), sur un éperon rocheux entouré de versants abrupts et de vallées encaissées, largement anthropisées par l’aménagement en terrasses pour l’agriculture. Les vestiges retrouvés par les archéologues mettent en évidence une implantation urbaine d’époque pré-axoumite à axoumite (respectivement 8e – 5e siècle BP et 1er – 6e siècle de notre ère), qui pose dès lors des questions quant à l’environnement, aux pressions anthropiques, aux diffusions des techniques et aux aménagements qui conduisent à la transformation des paysages, à l’échelle locale mais aussi régionale.

 

Un des objectifs de la thèse est donc de reconstituer les trajectoires qu’ont connues les environnements et les paysages de la région de Wakarida, depuis les premières installations pré-axoumites jusqu’à nos jours. Pour cela, les recherches s’orientent selon plusieurs axes, subsumés sous l’idée d’une histoire paysagère sur le temps long, approchée sous l’angle du système, des rétroactions et des vitesses d’évolution des formes. Le premier axe vise à analyser les modes de mise en culture actuels et à tester l’hypothèse de leur continuité avec des modes plus anciens. En parallèle, un essai de reconstitution de l’histoire ancienne du paysage de cette région est envisagé, notamment par le biais d’une enquête ethnoarchéologique, qui permettrait, selon les principes de l’actualisme, de formuler des hypothèses quant à la démographie des époques pré-axoumite et axoumite. Un deuxième axe concerne les aspects environnementaux actuels, les conditions de culture, les caractéristiques écologiques des couverts végétaux, et les niveaux de déboisement contemporains et leurs causes, dans l’optique d’une histoire récente du paysage. Le troisième axe porte sur une étude géomorphologique de la région et des principales vallées qui s’y trouvent. Elle permettra de comprendre le fonctionnement général et les processus à l’œuvre dans les mouvements de versants, leur dénudation, l’hydrologie et les facteurs (climatiques et/ou anthropiques) de l’érosion. Enfin, les aspects géoarchéologiques et paléoenvironnementaux permettent d’envisager la reconstitution  de l’environnement et des grandes tendances climatiques des époques pré-axoumite et axoumite, et de répondre à la question de savoir si les versants étaient aussi aménagés à ces époques qu’aujourd’hui, ou si la mise en terrasse est un phénomène récent.

 L’ensemble de ces axes met en avant la spécificité des aménagements de terrasses dans le nord de l’Ethiopie et amène à proposer un modèle interprétatif de l’usage des terrasses et de leur rôle dans l’érosion.

 Ces hypothèses sont testées par une méthodologie reposant sur la combinaison des documents et du terrain : des travaux de SIG (Systèmes d’Information Géographique) sont destinés à l’analyse de cartes topographiques, d’images satellitaires et de données GPS, voire de photographies aériennes anciennes ; des analyses en laboratoire permettent l’analyse des archives sédimentaires recueillies sur le terrain et la datation de certaines ; la mise en place d’une enquête ethnoarchéologique a pour but d’interroger une mémoire orale de cet espace et les modes culturels et d’occupation de l’espace des populations locales. Enfin, la lecture de récits de voyageurs et de conquérants offre une première approche de l’aspect des paysages du 16e au 19e siècle.

 Le manque d’information concernant l’agriculture de terrasses dans ces derniers écrits est aussi représentatif d’une des limites de cette recherche : les documents d’archives sont rares sur ce terrain encore peu étudié par les géographes et les géoarchéologues.

 Poster (.pdf)

 

Rattachement
Université Lumière-Lyon 2 : UFR Temps et Territoires - ED 483 - Sciences sociales - Doctorat Géographie, Aménagement, Urbanisme – UMR 5133 Archéorient
Date d'entrée
01/09/2015