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DANREY Virginie

DANREY Virginie
Catégorie
Date de soutenance
20 décembre 2004
Directeur de thèse

Olivier PELON
(Tuteur : Florence MALBRAN-LABAT)

Thèse soutenue

Les êtres hybrides dans la conception du divin en Mésopotamie

Résumé de la thèse

Recherche sur les êtres fantastiques dans la glyptique mésopotamienne, de la fin de l'époque d'Obeid au milieu du 1er millénaire av. J.-C.

Cette recherche se propose d'appréhender les êtres fantastiques dans la glyptique mésopotamienne, depuis leur apparition à la fin du V e mill. av. J.-C. jusqu'à leur extinction au milieu du I er mill. av. J.-C.

Un large inventaire de cachets, sceaux-cylindres et empreintes d'origine mésopotamienne (issus des nombreuses collections sigillographiques du Proche-Orient et d'Europe) a permis l'établissement d'une typologie détaillée mettant en évidence un grand nombre d'êtres fantastiques : plus de 100 « espèces » ont ainsi été répertoriées (sans compter les variantes relatives à chaque type), allongeant de manière conséquente la liste des figures fantastiques connues jusque là.

Cet inventaire ou « bestiaire » a été organisé suivant un classement logique en trois catégories, déterminées à partir de critères de construction morphologique et de répartition taxinomique : les « humanoïdes », les créatures mi-humaines mi-animales et les monstres animaliers.

Chaque type iconographique a fait l'objet d'une analyse approfondie qui, grâce à l'apport des textes, a permis de préciser leurs fonctions et les différents aspects de leur symbolisme. L'utilisation des sources écrites, indispensables à la compréhension de l'imaginaire mésopotamien, se limite cependant, dans le cadre de cette étude, à servir l'analyse iconologique et ce dans le plus grand respect des règles de concordances spatio-temporelles, afin d'éviter tout anachronisme ou décalage géographique.

L'observation des plus anciens témoins datés de la fin de l'époque d'Obeid et de l'époque d'Uruk, a permis d'examiner le contexte culturel et religieux qui favorisa et conditionna l'émergence de créatures fantastiques. Une réflexion sur leur raison d'être et les mécanismes mentaux auxquels celles-ci faisaient appel a ainsi pu être engagée : ces figures ont été étudiées en tant que « productions imaginaires » grâce à l'apport des études relatives aux systèmes de représentations.

Le choix d'un large cadre chronologique a également permis de suivre l'évolution de ces figures dans le temps, tant d'un point de vue iconographique que symbolique. Une observation attentive de la documentation sigillographique a par conséquent pu mettre en évidence les différentes étapes de la transformation du statut des êtres fantastiques dans la hiérarchie divine, parallèlement à l'évolution de la pensée religieuse en Mésopotamie.

Enfin, ce travail suit le développement et la diffusion des êtres fantastiques dans les régions périphériques à la Mésopotamie (l'Iran, l'Anatolie et la Syrie) et dans les cultures postérieures, en essayant de mettre en évidence leurs particularités et les principaux courants d'échanges qui sont à l'origine de leur diffusion. L'aboutissement de cette réflexion conduit naturellement à s'interroger sur les conditions de leur disparition au lendemain de la chute de l'empire néo-babylonien durant la seconde moitié du I er mill. av. J.-C.

Rattachement
Université Lumière-Lyon 2 : Faculté de GHHAT - ED 483 - Sciences sociales - Doctorat Langues, Histoire, Civilisations des Mondes Anciens