Archéorient Maison de l'Orient et de la Méditerranée
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Archéologie proche-orientale
Olivier ROUAULT
Le statut de l'enfant en Mésopotamie aux IIIe et IIe millénaire av. J.-C. d'après la documentation archéologique et textuelle
Résumé de la thèse
L’étude des données archéologiques, essentiellement funéraires, permet, dans une certaine mesure, de mettre en exergue la place que tenaient les individus immatures dans les sociétés mésopotamiennes. La première partie de la recherche consiste à tenter de définir et de comprendre la place de l’enfant dans ces sociétés.
L’observation et l’analyse de la documentation archéologique est essentiellement fondée sur une typologie des inhumations, basée sur le mode de déposition et leur situation topographique. Il est commun de penser que ces paramètres peuvent témoigner de l’existence de "classes" d’enfants relevant d’une différenciation socio-culturelle dictée ou non par des caractéristiques innées (âge, sexe, place dans la lignée…) ou acquises, peu compréhensibles par la seule voie de l’archéologie. Les clefs de l’interprétation des hypothèses que l’on peut en tirer ne peuvent être cernées que par le concours des données textuelles.
La grande variété de formes de celles-ci (littéraire, juridique, magico-religieuse…) ne peut cependant être traitée que d’un point de vue historique et sociologique structuré autour de quelques grands axes d’étude. En effet, les textes cunéiformes nous renseignent, mais de façon souvent assez sporadique et peu explicite, sur certains aspects de la mentalité de ces anciennes sociétés, notamment la place de l’enfant dans la structure familiale, mais également la façon dont sont perçues la naissance et la petite enfance. Les différentes étapes de l’enfance sont par contre, bien que nommées, très peu décrites.
De plus, la dispersion dans le temps et l’espace de cette documentation nous imposera de ne traiter que certains aspects de la conception de l’enfance et du rôle de l’enfant. C’est à ce titre, que nous nous appuieront, mais de manière essentiellement structurelle, sur quelques paradigmes énoncés par des disciplines telles que la sociologie ou l’ethnologie, par exemple l’expression culturelle des caractéristiques innées ou acquises de l’individu mais aussi du rôle et de la reconnaissance de celui-ci au sein de la structure familiale et communautaire.