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Cluster 3 - Ras Shamra

Cluster 13 - Ras Shamra

Archives de fouilles et recherche collaborative : les cas de Ras-Shamra-Ougarit et de Ras Ibn Hani (Syrie)
Projet Corpus Numérique

Cluster 13 - Région Rhône-Alpes
2008-2011
Porteurs Y. CALVET et V. MATOIAN (Archéorient)

1- contexte scientifique et objectifs du projet

Les fouilles du tell de Ras Shamra, qui recèle les vestiges de la cité d’Ougarit, particulièrement florissante à l’âge du Bronze, se poursuivent depuis 1929, celles du site de Ras Ibn Hani depuis 1975. Les vestiges mis au jour constituent l’ensemble palatial le plus complet actuellement connu dans l’ensemble du Proche-Orient. La masse d’archives récoltées depuis lors est considérable et de nature multiple. Sont conservés entre autres : - des photos, négatifs, dessins, diapositives, structurés en système documentaire cohérent ; - des fichiers objet, plan et locus, - des dessins d’objets, dessins architecturaux et plans, - les archives de gestion, correspondance et administration, - les cahiers et carnets de fouilles, etc. Leur masse est difficilement estimable, du fait même de leur dispersion géographique. Ces archives sont réparties en plusieurs lieux différents : maison de fouilles de Ras Shamra, Maison de l’Orient (MOM), Collège de France, Musée du Louvre, musées syriens (Lattaquié, Damas, Alep). Du fait de cette dispersion, leur consultation est rendue difficile, alors que la plus grande partie de ces archives est inédite. Les partenaires scientifiques intéressés sont nombreux. On peut citer : le laboratoire Archéorient (UMR 5133), le Collège de France, (Institut d’Études sémitiques et chaire d’Assyriologie),, le Département des Antiquités orientales du Louvre, l’Oriental Institute of Chicago, la Direction Générale des Antiquités et des Musées de Syrie, etc. Le but de la numérisation, au-delà de la conservation d’un fonds d’archives patrimoniales d’une grande importance, est de permettre le travail collaboratif sur ces archives, afin d’ouvrir cette documentation aux nombreux chercheurs intéressés par la Méditerranée orientale et le Levant, le site d’Ougarit étant exceptionnel du fait de l’importance de la cité dans le monde antique à l’âge du Bronze, et de l’importance et de l’extension des fouilles qui y ont été réalisées, tandis que Ras Ibn Hani, qui enrichit les données fournies par Ras Shamra pour l’âge du Bronze récent (XIIIe s. av. J.-C.), permet de suivre l’histoire de la région après la destruction d’Ougarit, jusqu’au début de l’époque romaine. L’association des deux sites dans un même projet, au-delà de leur proximité et du fait qu’il s’agit de deux opérations syro-françaises, trouve donc une justification supplémentaire dans cette complémentarité. Il convient également de souligner l’importance des textes mis au jour : première utilisation systématique à l’échelle d’un état de l’écriture alphabétique, textes littéraires locaux qui trouvera des échos plus tard dans les textes bibliques, etc.

2- description du projet, méthodologie et 3- résultats attendus

Le projet consiste à rendre ces archives opérationnelles pour la recherche. Il s’agit en effet d’« archives vivantes », concernant des opérations de fouilles restées pour une grande part inédites. De natures diverses, mais fondées d’une part sur des bases de données images, d’autre part sur des données textuelles, ces archives représentent une masse de données telle qu’elles ne sont pas exploitables directement. De plus, les archives les plus anciennes, qui représentent plus de la moitié du total, sont manuscrites. Le projet a deux buts principaux. Il s’agit, d’une part, avec les informaticiens de l’INSA de Lyon (LIRIS UMR 5205) de faciliter la recherche thématique sur les archives numérisées par des requêtes adaptées, élaborées tant en fonction des besoins des chercheurs que des spécificités des archives (notamment identification par blocs). Il s’agit, d’autre part, de rendre ces archives accessibles par un portail Web sur internet, là aussi en fonction des spécificités de chaque lot d’archives. Un troisième but doit également être mis en avant, puisque ce projet permettra par la même occasion de réaliser une sauvegarde de ces archives à grande valeur patrimoniale. Rappelons que toute fouille est par nature destructrice et que les documents concernés par ce projet représentent la seule trace d’une réalité à jamais disparue.