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Programme C - Caractérisations biologiques des populations humaines et animales

Programme C - Caractérisations biologiques des populations humaines et animales

État sanitaire et caractères biologiques des populations humaines

L’étude de l’état sanitaire et des caractéristiques biologiques des populations humaines sera poursuivie au Proche- Orient (Néolithique), dans le Sud Caucase (du Néolithique au Bronze récent) et en Arabie (période Tylos), au travers de l’étude des séries de restes humains produites par les fouilles conduites par le laboratoire (Mission archéologique à Bahrein, Mission de Dja’de el-Mughara) et de séries issues d’autres fouilles mais confiées à des membres d’Archéorient (Mission de l’Université libanaise à Tabarja Wata Slam 100, mission azéro-italienne de GARKAP).

Par ailleurs, le programme en cours sur les anémies (en collaboration avec le laboratoire de Géologie de Lyon), qui porte actuellement sur la population de Khirokitia (Chypre, 7e millénaire) sera étendu à d’autres populations néolithiques du Proche-Orient. La méthode d’identification des anémies, basée sur les rapports isotopiques du calcium dans les os humains, en cours de mise au point, sera appliquée à d’autres séries de Syrie et du Liban. Un projet sur l’ancienneté de la malaria au Proche-Orient, fondé sur l’analyse d’ADN ancien d’échantillons osseux provenant de Turquie, ébauché précédemment, sera repris en collaboration avec le laboratoire MIVEGEC de Montpellier et l’Institute for Mummy Studies de Bolzano qui a développé des techniques performantes pour l’identification de l’ADN du Plasmodium.

L’état sanitaire des populations du Proche-Orient sera également abordé à partir des textes médicaux mésopotamiens. Les travaux porteront sur la représentation clinique du système gastro-intestinal, qui sera confrontée à sa représentation symbolique dans les incantations thérapeutiques. Il s’agira d’analyser l’étiologie et la symptomatologie des maladies internes, telles qu’elles étaient perçues, ainsi que les remèdes proposés.

Enfin, des études spécifiques des marqueurs d’activité et des activités para-masticatrices seront conduites sur les séries néolithiques étudiées, ce type d’étude, susceptible d’apporter de nombreuses informations sur les comportements des populations n’ayant que très rarement été réalisé pour cette période au Proche-Orient.

Ostéologie et phénotypes des animaux domestiques et sauvages

Dans le cadre des recherches menées dans l’unité sur les pratiques de contrôle, d’élevage ou de transport des espèces animales en Méditerranée et dans le Proche et Moyen-Orient, le sud du Caucase, la Corne de l’Afrique et l’Égypte, cette opération se concentre sur

  1. l’exploitation des animaux et la gestion des troupeaux (sélection des individus ; choix de production)
  2. la mise en évidence de la mobilité des troupeaux sauvages (gazelles) et domestiques (moutons et chèvres)
  3. la caractérisation des populations et la mise en évidence des traits spécifiques du phénotype macroscopique des espèces animales (différenciation des races de mouton ; des bovins taurins et des zébus)
  4. la dynamique des populations (éléphants)

Ces recherches se basent sur l’ostéologie animale ainsi que les études d’anatomie comparée et de morphométrie et, pour approfondir certaines des approches analytiques en archéozoologie, elles s’appliquent à développer ou à approfondir des protocoles méthodologiques : les méthodes d’estimations des âges à partir des dents des mammifères (moutons et chèvres) et du squelette post-crânien des reptiles (crocodiles) ainsi que les traitements statistiques (données d’âge, données métriques), l’utilisation de la morphométrie géométrique bidimensionnelle et tridimensionnelle à partir de l’imagerie 3D (CT scan, scanner surfacique).

Les travaux sur l’évolution des races de moutons intègrent des collaborations avec des généticiens et des spécialistes des isotopes et des éléments-traces ainsi que l’élaboration de référentiels modernes : référentiels ostéologiques de races traditionnelles au Liban, en Éthiopie et en France.