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ANR TransOxus

ANR TransOxus

La résilience des sociétés protohistoriques : stratégies d’adaptation et transformations culturelles durant le 2e millénaire av. n.è. en Asie centrale méridionale

Resilience of Protohistoric Societies: Adaptation Strategies and cultural Transformation during the 2nd Millennium BCE in southern Central Asia

Coordinatrice : Johanna Lhuillier
Référence :  ANR-21-CE27-0018-01
Date : 2021-2024

 

Une partie de l’oasis étudiée dans le projet : le village moderne de Maydan vu depuis le site de Gaza Kutan (© MAFBAP)

L’objectif du projet TransOxus est d’étudier les stratégies d’adaptation socio-économiques et environnementales des civilisations dans un contexte de bouleversements plurifactoriels pouvant dans certains cas mener à l’effondrement total ou partiel d’une société hiérarchisée, à travers l’étude d’un cas emblématique mais encore très mal documenté, à savoir la disparition en Asie centrale de la civilisation de l’Oxus et la formation des cultures Sine Sepulchro lors de la transition entre les âges du Bronze et du Fer (vers 1500 av. n.è.). Afin de contribuer à une meilleure compréhension des interactions entre les sociétés humaines et leur milieu lors de cette transition, cette résilience sociétale sera questionnée à l’échelle locale, en se concentrant sur une zone de peuplement récemment découverte dans le sud de l'Ouzbékistan, l'oasis de Kayrit. Cette zone est unique, car plusieurs sites datés de cette période de transition y ont été recensés qui constituent le seul ensemble d’habitat connu en zone d’altitude et en contact avéré avec des cultures d’origine steppique du nord de l’Asie centrale (Kazakhstan, Sibérie…), qui ont certainement joué un rôle dans ce phénomène de transition.

Ce projet pluridisciplinaire combinera archéologie, bio-archéologie, géophysique, géographie/géo-archéologie et SIG. L’équipe comprend des spécialistes des différentes disciplines impliquées, basés au sein du laboratoire Archéorient pour l’essentiel, mais aussi des laboratoires Eco-Anthropologie UMR 7206 et Archéozoologie, Archéobotanique UMR 7209 MNHN/CNRS.

  • Johanna Lhuillier, archéologie (Archéorient)
  • Olivier Barge, géomorphologie, SIG (Archéorient)
  • Julio Bendezu-Sarmiento, archéologie (Eco-anthropologie)
  • Maël Crépy, géographie, géo-archéologie (Archéorient & IFAO)
  • Lionel Darras, prospection géophysique (Archéorient)
  • Ella Kempf, paléobotanique (MNHN, Archéozoologie, Archéobotanique)
  • Eloïse Pont-Campos, géographie, géo-archéologie (Archéorient)
  • Margareta Tengberg, paléobotanique (MNHN, Archéozoologie, Archéobotanique)

Le projet TansOxus est organisé autour de deux axes principaux et prévoit plusieurs missions de terrain et un important volet d’analyses en laboratoire.

Le premier axe vise à documenter et caractériser diachroniquement la culture matérielle et les habitats de l’oasis de Kayrit, et inclura des prospections géophysiques sur les divers sites recensés, des sondages archéologiques et un volet d’étude de la production matérielle. L’objectif est d’aboutir à une meilleure compréhension du type d’habitat, de l’occupation du territoire, de la culture matérielle et des pratiques socio-économiques et de délivrer un cadre chronologique fiable qui s’appuiera sur un programme de datations radiocarbone.

Carte de l’Oasis de Kayrit (©ANR TransOxus)

Le deuxième axe de recherche vise à reconstituer les pratiques agricoles et la relation des habitants de l’oasis avec leur environnement. Des études archéobotaniques (analyses des macro-restes botaniques, phytolithes, isotopes) viseront à documenter l’interaction entre l’homme et les plantes. Des études géoarchéologiques et géographiques permettront de reconstituer l’environnement ancien et d’évaluer les ressources et contraintes existantes, de documenter les stratégies de subsistance et d'exploitation (zones cultivées, jardins ou parcs à bétail) et d’identifier et dater les réseaux d'irrigation. Elles s’appuieront sur des prospections, des sondages à la tarière et des analyses de sédiments (granulométrie, dosages en matière organique et carbonates de calcium, datations OSL et C14). Un intérêt particulier sera également porté aux pratiques agricoles actuelles en zone de montagne, encore très traditionnelles. Toutes les données obtenues ainsi que celles disponibles dans la littérature scientifique sur les autres types de sites trouvés dans la même région (pétroglyphes, tombes à kourganes) seront intégrées dans un système d’information géographique, permettant une lecture et une interrogation des données multiscalaires, au niveau du site et de l’oasis puis au-delà.

 Un canal ancien à proximité du site de Burgut Kurgan, visible à l’arrière-plan (© MAFBAP)